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CASTLE GAME 10/10/2020

Samedi 10 Octobre 2020. Il est 8h30 quand les premiers mercenaires arrivent sur le site de Fort Paint, anciennement connu sous le nom de Fort de Blénod-lès-Toul. La météo annonce un temps clément pour la journée, ce qui était inespéré vu les pluies diluviennes des semaines passées. Le comité d’accueil nous laisse perplexes : un groupe d’une dizaine de chèvres et boucs flâne sur le parking et nous observe d’un œil inquisiteur. L’odeur du café et des croissants leur confère un profond intérêt pour Panda, le mercenaire responsable du petit-déjeuner, et soudain l’accueil devient plus chaleureux. Nous avons à peine le temps de faire connaissance avec les ruminants que le reste des mercenaires arrive. Nous sommes au complet : Olivier, leader du groupe pour la journée. Yannick, Mercenaire courageux et téméraire. Panda, mascotte incontestée et fier représentant des couleurs MP. Et enfin moi-même, auteur de cet article.


1. Etablissement du Campement de Base

Premier constat : Il fait froid, le sol est mouillé et glissant, et quelques gouttelettes de pluie nous font douter des prévisions météorologiques. Peu importe, les Mercenaires ne sont pas faits de sucre. Nous mettons en place la table et les chaises, hissons le drapeau Mercenaire Paintball, et partageons un petit déjeuner dans la bonne humeur, certes sans gobelets pour le café, mais avec le sourire. Nous apercevons soudain le reste des participants arriver en même temps. Les moteurs de leurs 4x4 vrombissent et leurs pneus glissent sur la piste boueuse qui mène au site. Ils sont déterminés. Le passage au Chrony ainsi que le briefing sont prévus à 10h00, et la première partie à 10h30, ce qui laisse à peine le temps de se préparer. Pendant que nous enfilons nos tenues Camo, nous nous rendons compte que la très large majorité des participants a fait le même choix de couleur de vêtements. Seule une poignée de joueurs est vêtue de noir. Clairement, les forces sont déséquilibrées, la démarcation des équipes se fera forcements autrement que par la couleur de la tenue.

Ceinturons serrés, gilets de combats ajustés, chargeurs et bonbonnes d’air pleins. L’adrénaline nous a fait oublier le froid et l’envie d’action nous démange. Le regard dans les yeux des membres de l’équipe change : nous sommes fin prêts.

Un passage à l’accueil est nécessaire pour l’enregistrement et l’achat des billes.


Des Mercenaires consciencieux en profitent pour analyser le plan du Fort.




2. Premier Affrontement : L’Offensive

Briefing : Il y aura deux équipes de 25 joueurs avec des missions distinctes. L’une, l’équipe rouge, sera démarquée par un voyant rouge placé sur le lanceur jouera le rôle de défenseur de points stratégiques. Son objectif sera de maintenir coûte-que-coûte trois places fortes pendant 45 minutes. La première, le point A, est au sommet d’une colline, a l’extérieur du fort. La zone surplombe les entrées et sorties stratégiques du Fort, et des barricades en bois offrent aux défenseurs un avantage de combat considérable. La deuxième, le point B, est à l’autre extrémité du fort et consolidée par un bunker en béton. Les angles de tir y sont plus larges qu’au point A, mais les distances plus longues, ce qui rend la position vulnérable car les tirs à distance sont peu efficaces et la limite de munitions forcera les défenseurs à faire du tir sélectif, donc mois cadencé. Enfin le point C, est le point de repli des forces « rouges ». Il représente le dernier bastion mais également le plus fortifié et le mieux alimenté en renforts car à proximité immédiate du point de Respawn.

L’autre équipe, les « sans-couleur », dont les Mercenaires font partie, aura pour mission de prendre d’assaut les trois positions avec cependant un ordre à respecter. Il faudra, en effet, après avoir pris la position A transporter un personnel blessé sur un brancard vers la position B ou il sera pris en charge et évacué. Il faudra enfin investir et nettoyer le dernier point C. Le point de départ se fera dans la cour intérieure du Fort.

Il est 10h45 lorsque la sirène qui annonce le début des hostilités retentit. Les Mercenaires suivent Olivier qui connait le Fort et progressent dans les couloirs sombres et humides. Aux premiers impacts de billes se suivent les premières éliminations dans notre camp : les opposants sont très bien positionnés et comptent bien nous décourager d’avancer. Nous parvenons toutefois à atteindre le contrebas de la colline du point A. Couchés à plat ventre, les billes frôlent le haut de nos têtes. Les premières tentatives d’assaut sont timides et vaines, nous perdons plusieurs camarades. Mais du renfort arrive, et j’aperçois Yannick et Olivier, à seulement 10 mètres de l’adversaire. C’est le moment. Je retire la goupille de ma grenade fumigène et l’envoie en direction de la barricade, l’assaut est lancé. En gravissant la colline, nos cris nous donnent courage et semblent déstabiliser les défenseurs. Je pointe mon lanceur sur le dernier occupant de la position A : « T’es out ! ». Nous avons pris la position A.

Le brancard avec le personnel blessé est bien là. Surpris par son poids, nous le portons à 4 tout en suivant le sentier qui mène au point B, mais des tirs adverses nous forcent à nous mettre à couvert. Du renfort allié arrive : Panda et Yannick sont parmi eux. Un genou à terre, Panda fait du tir de riposte et fait baisser les têtes tandis que Yannick le téméraire entame une course rapide vers une butte depuis laquelle il éliminera plusieurs adversaires. L’assaut continu de toutes parts, et les « rouges » ne parviennent pas à contenir l’offensive. Ils se replient, nous avons pris la position B.

Le personnel blessé est pris en charge au point B. Il est maintenant temps de prendre la dernière position adverse, le point C. Les défenseurs sont maintenant tous rassemblés en un seul point et bénéficient d’un apport en renforts et munitions quasi-illimité. Le point C surplombe tout le site et a trois places fortifiées par des barricades en bois et en béton, agrémentées de meurtrières. La progression se fait très difficilement, et l’impact sur le moral allié est conséquent. Nous y étions presque, mais la fatigue se faisant ressentir et les maintes tentatives d’assaut ayant échouées, la majorité des « sans-couleurs » abandonne le combat. Seuls quelques derniers assaillants maintiennent la pression sur l’adversaire, mais cela ne suffira pas. La sirène retentit, les 45 minutes sont écoulées, les rouges ont tenu. Ils ont gagné.


3. Deuxième Affrontement : La Défense.

Nous n’avons eu que 10 minutes pour nous préparer. Il ne faut pas refroidir. Nettoyage des casques et écrans, remplissage des bouteilles et approvisionnement des chargeurs. Nous sommes prêts.

Nous nous trouvons désormais dans la peau des défenseurs. Forts de notre première expérience d’assaillants, nous reconnaissons rapidement les positionnements stratégiques, et nous coordonnons avec les autres membres de l’équipe alliée. Olivier, Yannick, Panda et moi-même serons sur le Point A, formation en ligne, 10 mètres d’écart. 5 alliés se positionnent sur le point B, et 5 autres sur le point C. Nous définissons nos angles de tir respectifs et attendons le signal de début de partie, qui ne tarde pas à retentir.

Les assaillants sont bruyants et font preuve de peu de coordination. Yannick, judicieusement placé en hauteur élimine deux adversaires. Je le rejoins et fais de même, mais notre position est dorénavant découverte, et les tirs fusent. Nous entendons le contact entre les « rouges » et les « sans-couleurs » au niveau de la barricade du point A. Plusieurs assauts sont lancés, et la pression est telle que nous devons reculer.

Nous nous replions vers le point B, mais nous sommes désormais déstabilisés. Un groupe compact de 6 à 8 alliés tient le bunker tandis qu’une poignée tient la ligne de front, à une trentaine de mètres devant le bunker, en essayant de maintenir l’adversaire à distance. C’est peine perdue, les « rouges » arrivent à investir le bunker en ne relâchant pas la pression, les défenseurs du point B se font tous éliminer. Nous devons nous replier au point C.

Heureuse surprise, les bâtiments du point C sont fortement gardés par nos alliés. 3 personnels tiennent la première barricade en bois. 6 à 8 personnels, dont Panda et Olivier, tiennent le bunker central qui fait office de point d’observation central et de commandement. Enfin, environ 5 à 6 personnels tiennent la ligne de front, en repoussant les assauts ennemis. Des snipers sont en retrait pour tenter d’éliminer les adversaires présents sur le toit du fort. Nous avons une bonne organisation et repoussons avec succès beaucoup d’assauts. Nous parvenons même à récupérer du terrain grâce à des contre-attaques coordonnées. Yannick et moi sommes en première ligne, a moins de 10 mètres de l’adversaire retranché derrière des feuillus. Nous en éliminons plusieurs, mais nous faisons éliminer également. Le renfort ne se fait pas attendre et la position est maintenue jusqu’au retentissement de la sirène annonçant la fin de partie. Nous sommes victorieux.


Une pause et un bain de soleil bien mérités pour les Mercenaires.


4. Troisième Affrontement : Le Bois et les Mines VX

Il est 14h00, et nos panses sont remplies. La digestion est à peine entamée que nous devons nous préparer et rejoindre le groupe pour le briefing.

Briefing : Ce troisième affrontement aura lieu en milieu forestier, à quelques centaines de mètres du Fort. La superficie de jeu couvre l’équivalent d’un hectare, soit un peu plus grand qu’un terrain de football. La végétation est relativement éparse, et est constituée d’épineux et d’arbres hauts. Le sol boueux est jonché de feuilles mortes et humides.

Les forces défensives, « rouges », auront pour objectif de défendre 5 mines de type VX dissimulées à divers endroits du bois pendant au moins 45 minutes. Elles seront situées à proximité des mines et auront l’avantage du terrain grâce a des reliefs et des buttes de terre.

Les forces offensives, « sans couleur », auront pour objectif simple de récupérer ces mines. Les attaquants ont le désavantage du nombre (certains joueurs ayant quitté les lieux pendant la pause déjeuner), et du terrain. En effet, le point de départ pour les « sans-couleurs » est plat, à découvert, et n’offre seulement que quelques arbres suffisamment épais pour constituer une protection contre les tirs adverses.

14h30. La sirène qui signale le début de partie retentit. Olivier et moi avons pris soin d’emporter notre équipement de transmission radio au vu de la structure du terrain, ce qui sera d’une grande aide. Les « sans-couleur » se dispersent à travers le bois en formant une ligne, face à l’objectif. Les Mercenaires maintiennent un contact visuel et radio, et se suivent. Nous faisons 25 mètres lorsque nous entendons le premier contact. Au loin, on peut apercevoir les « rouges » se positionner et ajuster leurs angles de tir. Il faut les surprendre avant qu’ils soient tout à fait confortables. Nous lançons des assauts, car les alternatives sont inexistantes. On ne peut pas se cacher des tirs à moins de rester loin en arrière. Beaucoup d’entre nous se font éliminer rapidement, mais nous parvenons à prendre du terrain. Cependant, les mines sont introuvables. Ni les Mercenaires ni leurs alliés n’ont de visuel sur les mines, malgré les avancées.

A l’approche de la fin de partie, les « sans-couleur » ouvrent une brèche sur le flanc gauche. 6 personnels alliés dont Olivier, Yannick et moi-même nous élançons dans la brèche pour tenter de prendre l’adversaire à revers. Nous parvenons à en éliminer plusieurs et à maintenir la position. Un visuel sur deux mines a été signalé, que nos allies récupèrent rapidement.

Il est difficile de progresser plus, car les billes manquent et le moral est bas après les éliminations à répétition. Résultat de fin de partie : 2 mines récupérées sur 5. Nous avons perdu.


5. Cinquième Affrontement : La Bombe (factice)

Briefing : Cette partie se jouera au cœur du fort. Les « sans-couleurs » auront la responsabilité de l’amorçage d’une bombe factice et de la protection de celle-ci jusqu’à son explosion virtuelle 45 minutes plus tard. Les rouges devront, quant à eux, rechercher la bombe et la désamorcer en utilisant le très complexe code : «1111*».

16h30. Le départ se fait à l’extérieur du fort pour les deux équipes. Nous nous coordonnons avec nos alliés, et désignons deux joueurs pour amorcer la bombe. Ils devront courir vite et se protéger mutuellement pendant l’opération. Lorsque la sirène retentit, nous nous élançons tous en direction de nos points de défense préalablement définis. Olivier, Panda, Yannick et moi-même entrons dans les méandres du fort et nous positionnons dans des pièces différentes, couvrant des axes très larges. L’ennemi aura beaucoup de difficulté à pénétrer dans l’enceinte du Fort.

Il n’y a eu que très peu ou pas d’assaut des rouges. Probablement à cause de la fatigue, due à la journée éreintante, ou parce que notre défense était impénétrable. Quoi qu’il en soit, nous avons tenu bon, et nous entendons enfin la douce mélodie de la bombe factice qui signale l’explosion virtuelle. Nous avons gagné.


6. Défouloir et Fin de Journée :

Pour terminer la journée, les organisateurs de Fort Paint proposent aux joueurs qui le souhaitent de faire un dernier combat dans l’enceinte de la ville type « Western », et ce, sans contrainte d’emport de billes. Un objectif symbolique est donné, mais le but est véritablement de vider ses dernières billes.



Voilà à quoi ressemble un panda énervé à qui on n’aurait pas donné son morceau de bambou.







La journée se termine bien pour les Mercenaires qui peuvent se féliciter d’un très bon jeu en équipe. Il n’y a pas de dommages hormis quelques dégâts matériels mineurs, et le sourire est sur toutes les lèvres. Fort Paint était une belle surprise, et les Mercenaires y retourneront. Nous reprenons tous le chemin de nos vies respectives, les cuisses atrophiées, mais la tête pleine de souvenirs.

Association Mercenaire Paintball. De gauche à droite : Adam, Olivier, Yannick et Panda.

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